En juillet 1983 à Marseille, un tract est diffusé aux 3èmes Universités d’Été Homosexuelles (UEH) appelant à la création d’une « Fondation du patrimoine homosexuel » destinée à constituer et animer un centre de documentation et d’archives. Cette initiative est lancée par Christian de Leusse militant du GLH Marseille, Jean Le Bitoux co-fondateur du journal Gai Pied, Geneviève Pastre écrivaine, Jean Pierre-Meyer Genton fondateur de la librairie Les Mots à la Bouche, Jean-Pierre Joecker cofondateur de la revue Masques, Jacques Vandemborghe membre de l’International Gay Association, Pierre Verdurier membre d’Arcadie et Jean Boyer co-fondateur du CUARH et portée par l’association « Mémoire des homosexualités ». Parallèlement, un groupe rassemblé autour de l’historienne Claudie Lesselier fonde l’association Archives Recherches et Cultures Lesbiennes (ARCL) à Paris avec le même objectif de créer un centre de documentation et de recherches. Si la Fondation du patrimoine homosexuel n’a jamais vu le jour, les ARCL sont toujours actives aujourd’hui, et l’association Mémoire des homosexualités a donné naissance à Marseille à l’association Mémoire des sexualités en 1992.

Depuis 2017, et partout en France, de nouveaux projets dédiés à la transmission des mémoires, archives et cultures LGBTQIA+ ont fleuri. Désirant conserver l’autonomie politique de chaque organisation, le réseau Big Tata est fondé en avril 2021 dans les locaux de Mémoire des sexualités. Ce réseau, qui rassemble des Bibliothèques et Centres d’archives LGBTQIA+ en France, en Suisse et au Canada, met en place des outils de coopération entre toutes ces organisations afin qu’elles puissent transmettre les mémoires, cultures et archives LGBTQIA+ de manière décentralisée. Aujourd’hui, le réseau est présent à Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Nice, Toulouse, Rennes, Reims, en Ardèche, en Suisse et à Montréal.

En juin 2023 à Vaulx-en-Velin, les premières Rencontres du réseau ont réuni l’ensemble des membres de Big Tata. La plateforme numérique en ligne permet déjà de rassembler dans un catalogue de bibliothèque commun la signalisation des fonds documentaires des différents membres. Nous travaillons actuellement à la numérisation des fonds d’archives et à la diffusion de leurs instruments de recherche. Nous avons également lancé une collecte de thèse et de mémoires LGBTQIA+ qui a permis d’identifier un premier corpus de travaux académique LGBTQIA+ en France.